Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

écologie et habitats durables - Page 3

  • Art et écologie - suite

    Le second, le film Sordid Earth de Mat Collishaw. Projection au Roundhouse, à Londres. habillé pour la circonstance par le célèbre architecte et designer Ron Arad, qui a créé une sorte de rideau magique circulaire de dix-huit mètres de diamètre, fait de tubes de plastique blanc qui captent les projections émanant d’une douzaine de projecteurs. Projection circulaire donc, qui peut être vue soit de l’intérieur (on est alors complètement immergé) soit de l’extérieur, à distance, de haut... - mais, immergé dans quoi demanderez-vous ?

    Dans la forêt vierge façon Mat Collishaw, une forêt vierge elle même immergée sous la pluie, secouée par le tonnerre et les éclairs, habitées par des milliers d’insectes, et dans laquelle d’immense orchidées poussent, s’épanouissent et se dilatent avant de se détruire aussi vite, comme par autophagocytose, le tout dans une atmosphère de clair de lune disparue, de fin du monde, de disparition là encore, de la nôtre en l’occurrence...

    Debout, assis, couchés à l’intérieur de ce paysage inspiré de John Martin et Martin Johnson Heade, paysage panoramique, circulaire, qui nous emprisonne jusqu’à nous étouffer de sa beauté angoissante d’orage apocalyptique, de fleurs foisonnantes, nous perdons pied sur la terre sordide de Collishaw, qui lui se délecte, selon ses propres termes, à “exploiter les effets corrosifs de notre appétit inextinguible pour les représentations de notre terre ravagée par les catastrophes”.

  • Art et écologie

    La question se pose souvent, de savoir si l’art hypercontemporain a, ou non, la possibilité, voire la mission, de changer le monde, ou si en fait, essentiellement, il illustre et accompagne les révolutions qui ont lieu en son absence. Dans le cas de l’écologie, force est de constater que si d’éminents précurseurs, trop souvent oubliés dans le contexte de l’art environnemental, ont créé notamment le Land Art, tels Robert Smithson, Richard Long, Robert Morris, Nancy Holt, Walter De Maria, .... , l’art “écologique” actuel est le plus souvent un pâle suiveur des réalités ou pseudoréalités éco-pathétiques. Je ne mets pas en cause les préoccupations mêmes des artistes – ne les soupçonnant en aucun cas de vouloir être dans le vent des soutiens institutionnels – mais plutôt la qualité du travail, souvent affligeante.

    Mais deux œuvres récentes, très différentes l’une de l’autre (parmi tant d’autres aussi, faut-il le dire...) soulignent à nouveau la capacité de l’art d’émouvoir, de donner à penser, sans donner de leçons (les donneurs de leçons, d’ailleurs, fondamentalement, empêchent de penser...)

    Le premier, un travail de Marie Velardi, qui date déjà un peu (2009), mais n’a pas pris une ride : son Atlas des îles perdues... D’une remarquable simplicité. Comme l’écrit Françoise Ninghetto dans le volume de la collection Cahiers d’Artistes de Pro Helvetia consacré à Marie Velardi, l’artiste explore “une archéologie du futur”, une “climatologie” qui se veut plus utopique que scientifique, et qui nous prend par sa charge poétique – et nous restons avec cette question, perdus nous aussi : pourquoi donc la disparition a-t-elle une telle charge poétique ?

  • L'Analyse du cycle de vie : Mangeur de viande, mangeur de Terre

    Un petit creux ? Une odeur de viande et de graisse flotte dans l’air et nous voila croquant dans un hamburger encore tout fumant. Mais qu’on se le dise, aussi délicieux soit-il, il a fallu 7000 litres d’eau, plusieurs litres d’essence, des kg de céréales etc… pour pouvoir avaler, en 2 minutes, ces 100 grammes de bœuf.

    Déforestation : si tous les habitants de la planète adoptaient un régime végétarien, les récoltes mondiales suffiraient à nourrir les 6 milliards de personnes. Inversement, si nous suivions tous l’alimentation riche en viande qui prévaut dans les pays industrialisés, l’agriculture et l’élevage ne pourraient nourrir que 2,6 milliards de personnes. Deux solutions s’offrent à nous, soit continuer à transformer les forêts en steaks hachés, soit diminuer notre consommation de viande comme les mozilla de Lescar.

    Eau : la production d’un pain consomme 550 litres d’eau, alors qu’il en faut 7000 pour produire 100 grammes de bœuf.  Ainsi, une personne au régime carnivore entraînera la consommation de 15 000 litres d’eau par jour (pour abreuver les animaux, irriguer les cultures, pour la transformation, le lavage, la cuisson, etc.), tandis qu’un végétarien ne sera responsable indirectement que d’une consommation de 1100 litres par jour.

    Réchauffement  climatique : 28 calories d’énergie fossile  sont nécessaires pour produire une calorie issue de la viande pour la consommation humaine (essentiellement pour les fertilisants nécessaires aux cultures fourragères).  Il n’en faut par contre que 3,3 pour produire 1 calorie issue des céréales pour la consommation humaine. De plus, une vache laitière produit annuellement environ 75 kg de méthane, le gaz à effet de serre le plus puissant. Une tonne de méthane a en effet un potentiel de réchauffement équivalent à 23 tonnes de dioxyde de carbone. Une vache produit donc l’équivalent de 1,5 tonnes  de dioxyde de carbone par an.

    Occupation des sols : 20 000 kilocalories de maïs données en alimentation au bétail produiront environ 2 000 kilocalories de viande, juste de quoi nourrir une personne pendant un jour. Compte tenu d’un rendement de transformation plus faible chez l’homme que chez l’animal, ces 20 000 kgcalories pourraient nourrir 7 ou 8 personnes avec la même surface de culture. 

    L’écobilan de la production de viande a de quoi ébranler nos consciences  de carnivores. Et tout cela sans parler des risques pour la santé humaine liés à une alimentation trop riche… Alors n’est-il pas temps pour nous de méditer une citation d’Albert Einstein ? “ Rien ne bénéficiera autant à la santé humaine et n’augmentera autant les chances de la survie de l’humanité sur Terre que l’évolution vers une alimentation végétarienne. ”

  • En achetant écolocal, je vous propose quelques pistes de réflexion à l’innovation

    1) Nous maintenons nos emplois, les gens sont des travailleurs et non des chômeurs. Ils gagnent leur vie par leur travail. On achète « made in ici » plutôt que « m... in là-bas ».

    2) Nous permettons aux ouvrières et ouvriers de ces pays lointains de commencer à créer des structures économiques qui leur sont propres, avec leur culture, à leur taille, avec leur vitesse de développement. Ils ne sont plus « esclaves » de multinationales, ils sont micro-entrepreneurs. Ils ne sont plus soumis politiquement, ils découvrent la démocratie, leur démocratie.

    3) Nous gagnons en pollution : que ce soit pour les personnes qui travaillent ou pour les biens qui circulent, les transports sont réduits. Au lieu d’acheter un gadget qui a été produit en Asie et qui a traversé les mers en containers, on l’achète ici, dans un rayon de quelques kilomètres. On pollue moins...

    4) On vend moins parce que c’est plus cher, donc on doit produire de la meilleure qualité. Moins de poubelles à détruire, à recycler. Un geste pour l’environnement...

    5) On rencontre des gens qui produisent ce que l’on consomme. On est responsable de la production et de la consommation. On re-devient des agents économiques et écologiques complets.

     

    Ecolocal est une utopie ? Un joli mot ? Peut-être. Pourtant le concept existe depuis longtemps puisque on le trouve en latin, dans la formule « hic et nunc ». Ecolocal, c’est ici et maintenant. 

  • Ecologique ? Economique ? Non ! Ecolocal !

    Wikipedia nous dit que le terme écologie vient du grec oikos (maison, habitat) et logos (science) : c'est la science de la maison, de l'habitat. Aujourd’hui on parle plus de la science qui étudie l’humain et son environnement. On pourrait penser que l’écologie détient la même racine que économie, eco-logie et eco-nomie. Et bien oui, toujours selon la même source, l’économie, du grec ancien οἰκονομία / oikonomía, administration d'un foyer, créé à partir de oikos et de nomos (loi, coutume ), est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. Les deux sont forcément liés, vous l’aurez compris. Toute entreprise qui se respecte aujourd’hui a bien saisi que la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et services écologiques était une source de profit, n’en déplaise aux chevelus du Vercors. Le « lavage vert » ou « green-washing » en anglais, trouve bien sa source dans ce vernis d’écologie qui nous fait acheter en se disant qu’on fait une bonne action.

     

    L’écologie est dans l’air du temps. Il faut prendre en compte notre environnement, comme le disait si bien le père du Petit Prince : « on ne possède pas la terre, on l’emprunte à nos enfants. » On mélange allégrement l’écologie et la philanthropie (souffrir avec). Il est temps d’agir, allons sauver les baleines, les enfants du Rwanda, les fillettes prostituées de Thaïlande, les orphelins de Roumanie et toutes autres catégories de « miséreux » qui tant qu’ils sont loin sont aidables. C’est bon pour notre sentiment de culpabilité. On achète à des entreprises qui « soutiennent des causes ». Pour chaque jeans acheté, un franc ira à la fondation des unijambistes taiwanais. Achetons donc ! Acheter des T-shirts qui coutent 5 francs en se disant que les ouvrières et ouvriers ont signé la charte sur les droits du travail nous dédouane de nous poser la question de combien gagne la dite ouvrière ou le dit ouvrier en fin de compte. J’achète toujours moins cher, mais le coeur léger, j’ai payé mon tribut environnemental, le coton de mon slip est « green ». « Green comment ? Green green ». Et de toutes façons, ces personnes sont très loin, dans des pays qu’on ne situe pas vraiment sur une carte.

  • Faire pousser sa maison au lieu de la construire, le nec plus ultra

     Faire pousser sa maison au lieu de se la construire... voici le défi posé par des chercheurs au MIT (Massachussetts Institute of Technology). L'architect Mitchell Joachim et quelques collègues ont créé le concept d'une maison totallement verte de deux étages avec recyclage de l'eau et efficience énergétique appelée "The Fab Tree Hab".

     

    La technique consiste à planter des arbres, puis à façonner les murs en tissant les branches sur un minimum de cinq ans, et peut durer 20 ans selon le climat. Un logiciel permet de guider la formation des murs et du plafond. Les murs intérieurs seraient fait d'argile, doublé d'un mélange d'argile et de paille pour l'isolation. Les fenêtres seraient en plastique à base de soya, capables de s'agrandir lentement avec la pousse de la structure.

     

    L'aspect de l'intérieur serait complètement conventionnel. Non seulement ces maisons seront respectueuses de l'environnement, mais en plus elles s'intégreront à l'ecosystème ambiant.