En corollaire à ces achats colorés de vert qui maintiennent quantité d’hommes et de femmes dans des situations d’esclavage forcé, nos sociétés souffrent d’un mal identique, mais en creux. Pour tous ces gens qui travaillaient dans la douleur, nous ne travaillons plus, dans la douleur. Nous chômons, dans la douleur. Nos entreprises ferment, dégraissent, renvoient, limitent les embauches. Nos entreprises serrent les ceintures ici, pour les ouvrir là-bas, où il fait moins cher. Que ce soit les banques suisses, qui voient leurs activités se réduire comme peau de chagrin en Suisse pour exploser littéralement dans des pays comme Singapour, les Bahamas, ou les belles îles anglaises. Que ce soit les entreprises de production qui ferment les usines pour les rouvrir là-bas, en Hongrie, Pologne ou Ukraine où les ouvriers, éduqués au communisme, sont avides de travailler bien et dociles aux ordres.
C’est la loi du libre échange, l’économie propose. C’est la loi du choix, l’écologie dispose. Ici on s’appauvrit en ne produisant rien et en achetant tout très bon marché en appauvrissant là-bas ceux qui produisent mais ne peuvent rien acheter du tout, ou presque.
Dans une relation bipartite malsaine, ou bancale, lequel des deux peut la faire changer ? Celui qui a le pouvoir, qu’il soit affectif, moral, intellectuel, autoritaire ou autre. Le pouvoir aujourd’hui, et dieu sait pour combien de temps encore, est entre nos mains. Pourquoi ? Parce que nous achetons. Nous payons, nous avons le pouvoir d’achat. Et que pouvons-nous faire ?
Nous pouvons remplacer l’écologie économique par l’écolocal. Ecolocal n’a pas de définition dans wikipedia, il est temps de lui en créer une. Ecolocal est une vision qui nous fait consommer... local. Ce qui est proche de nous est éco...logique et éco...nomique.